D'après cette étude, les participants qui suivaient le régime végane ont obtenu le meilleur score en termes nutritionnels (7), suivi des végétariens (6) et des omnivores (4). L'impact environnemental des régimes alimentaires est illustré par la figure 1. Les résultats obtenus peuvent se résumer en trois points principaux : 1) En moyenne, le régime omnivore a l'impact écologique le plus élevé, quelque soit le critère considéré ; 2) Les régimes végétariens et véganes ont des scores assez similaires ; 3) Tous les régimes présentent une variabilité inter-individuelle significative. Si on se focalise uniquement sur les empreintes écologiques moyennes, on note que les régimes végétariens et véganes divisent par un facteur presque 2 les empreintes CF et EF comparé au régime omnivore. On observe également une baisse significative de WF en faveur des régimes végétaux. La comparaison entre les régimes végétariens et véganes montre que les régimes véganes tendent à abaisser légèrement CF et EF et à augmenter légèrement WF.

Figure 1 : Impact environnemental des différents régimes alimentaires. La figure a) correspond à l'empreinte carbone (CF), la figure b) à l'empreinte eau (WF) et la figure c) à l'empreinte environnementale (EF). O, VG et V correspondent respectivement à Omnivore, Végétarien et Végane. Les colonnes représentent les valeurs moyennes et les segments les variabilités minimales et maximales (écarts types) observées .
L'analyse statistique des variabilités inter-individuelles a été réalisée par la méthode d'analyse par composantes principales (ACP) et est présentée figure 2. Cette méthode permet de faire ressortir les principales corrélations entre les différentes variables mesurées. Deux composants principaux (PC1 et PC2) permettent d'expliquer 72 % des variations inter-individuelles. 52,2 % de ces variations s'expliquent par le PC1 qui corrèle positivement énergie, protéines et lipides consommés avec WF, CF, et EF. Ce qui signifie que plus le régime est gras, protéiné et énergétique et plus l'impact sur WF, CF et EF est élevé. 19,7 % des variations s'expliquent par le PC2 qui lui corrèle positivement énergie, apport en carbohydrates et régime méditerranéen. Ce dernier étant lui-même corrélé négativement avec WF, CF et EF. Ainsi, une consommation alimentaire qui tend vers le régime méditerranéen réduit l'impact sur WF, CF et EF.

Figure 2 : Analyse en composantes principales des variabilités inter-individuelles. a) graphique représentant les corrélations (plus les axes sont orientés dans la même direction et plus ils sont corrélés). Cette représentation permet de déterminer que pour obtenir les meilleurs résultats en termes de CF, WF et EF, il faut se situer à l'opposé des axes représentants ces composants, c'est à dire à dans les zones vertes situées sur les figures (ajoutées pour la compréhension). b) score des différents régimes alimentaires. Les graphes a) et b) sont à superposer. Globalement, les régimes omnivores ont les impacts WF, CF et EF les plus élevés et les régimes végétaux ont les impacts les plus faibles.
L'analyse de ces résultats montre que les végétariens et les véganes ont un impact écologique plus faible tous critères considérés, qu'ils consomment moins de gras, moins de protéines et plus de carbohydrates et que leurs régimes s'approchent le plus du régime méditerranéen. Les variations inter-individuelles sont les plus élevées au sein des personnes qui suivent le régime omnivore, ceci essentiellement en raison du fait que la quantité de viande consommée peut varier considérablement d'une personne à l'autre. Plus la consommation de viande est importante, plus l'impact écologique est important et inversement. En ce qui concerne les personnes suivant les régimes véganes, les auteurs indiquent que quelques personnes avaient des empreintes écologiques qualifiées de très élevées et dépassant celles de certains omnivores. L'étude de leur régime alimentaire a révélé qu'il s'agissait de frugivores.
Conclusion
L'étude montre que les personnes qui suivent un régime alimentaire végane en Italie adoptent un régime bon pour la santé, avec un score qui les rapproche beaucoup du régime méditerranéen, et qu'elles ont un impact écologique clairement plus faible que les personnes qui ont un régime omnivore. Cette étude vient confirmer les discours véganes sur ce point et devrait pousser les personnes soucieuses de leur impact écologique à modifier leur alimentation. Elle offre aussi une information complète parce qu'elle permet aux véganes d'avoir une idée plus précise de leur propre impact écologique. L'analyse statistique des variabilités inter-individuelles laisse apparaître une marge de progression écologique pour tous les régimes. Pour les omnivores une diminution de la consommation de produits animaux induit mécaniquement une baisse de tous les impacts écologiques. Parmi les véganes, les frugivores ont une empreinte écologique qualifiée de très élevée par les auteurs de l'étude. Ainsi, en plus de présenter des bases idéologiques discutables le frugivorisme va à l'encontre du discours écologique végane. Deux bonnes raisons de ne pas y adhérer. In fine, le régime végane le plus écologique est celui qui s'approche le plus du régime méditerranéen : consommation équilibrée de céréales, légumineuses, fruits et légumes. Opter pour le végétarisme ou le véganisme ne doit pas faire oublier la nécessaire prise de vitamine B12 [5].